Chronique 10 – le patrimoine de style Boomtown

Chronique 10 – le patrimoine de style Boomtown

S’il est un style familier aux habitants de l’Abitibi, c’est bien le style Boomtown. Il apparaît, en Amérique du Nord, vers la fin du XIXe et le début du XXe siècle et présente une solution simple et économique à une demande accrue de logements à la suite d’un développement minier ou forestier rapide ou lors de la construction des chemins de fer.

boomtown-chronique-rnculture-3L’architecture de style Boomtown est simple et efficace. Le plan est cubique avec un ou deux étages. Le toit plat permet l’utilisation entière du volume et une façade postiche constitue la devanture. Le prolongement de la façade au delà de la limite du toit semble artificiel et donne une allure western au bâtiment. Les façades postiches, seul élément de décoration, peuvent avoir diverses formes: en créneaux, en gradins ou en médaillons. Le couvrement des murs est habituellement en clins de bois.

Le bâtiment le plus célèbre de ce style à Rouyn-Noranda est l’ancien Princees Hotel, construit en 1934 devenu Le Cabaret de la dernière chance en 1982. Il doit son nom à un roman de Jack London, l’écrivain qui a si bien témoigné de la ruée vers l’or. L’édifice a gardé sa vocation sociale et, à la fois bar, lieu d’expositions, salle de spectacles, il continue à animer la vie culturelle et nocturne de la ville. Comme souvent dans les bâtiments de ce style, le premier étage est résidentiel et le rez-de-chaussée a une vocation commerciale. Lors de votre prochaine visite, vous remarquerez le porche central bien intégré au milieu des vitrines à angles, les impostes et la corniche qui les surmontent. À l’étage, jetez un œil sur les bandeaux de briques à deux teintes qui animent la façade.

La région possède encore plusieurs bâtiments de type Boomtown présentant un bon intérêt architectural car ils ont subi peu de transformations. Ce sont les témoins de notre passé ouvrier. À Noranda, ces maisons ont servi à accueillir les premiers travailleurs de la mine tandis qu’à Rouyn, elles ont logé les premiers commerces attirés par le «boom» minier.