La conception de cette oeuvre prend sa source dans le désir de créer un espace en trompe-l’oeil et de provoquer une distorsion entre notre perception de la structure architecturale réelle et celle d’un lieu, d’un contenu inventé. La salle des turbines est le résultat d’un assemblage d’éléments épars qui s’imbriquent les uns dans les autres où se côtoie plusieurs profondeurs de champs. Des contrastes sont créés entre les éléments nets et flous pour favoriser la fluidité du mouvement dans la composition de l’image et de l’espace représenté. À l’avant-plan de l’oeuvre s’impose une trame régulière de cercles dans un aplat de couleurs unies. Au deuxième, la scène représentée se dévoile à travers les cercles, comme s’il s’agissait du contenu d’un volume ajouré. L’oeuvre murale est intégrée sur les murs intérieurs à proximité de l’entrée du gymnase de l’école. Là où les choses prennent une tournure inattendue, c’est que 310 des 1 387 cercles, sont en fait des roulettes montées sur des roulements à billes permettant leur rotation. La représentation figurative peut être altérée si le spectateur décide d’agir sur l’image globale en tournant les pièces mobiles. Il est ainsi possible de « déconstruire » l'image en bougeant les roulettes. Des repères subtils sur chacune d’elles facilitent la remise en ordre de l'image. Dans la composition s’impose le chevauchement d’images et de perspectives, que ce soit pour suggérer de fausses profondeurs ou pour fondre des éléments entre eux. Cette scène statique est empreinte d’un potentiel d’action, de mouvement. L’idée de l’artiste était de mettre en scène le contexte d’aquarium, où se retrouve le chat (à la même échelle que le poisson), et où un ventilateur est susceptible de déplacer l’eau, ou l’air, et de rendre illisible le visage du chat… et où le chat peut s’animer… le chaos est espéré et laisse anticiper des résultats potentiels, imprévisibles.
L'artiste
Détentrice d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval à Québec (1997), Brigitte Toutant vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle crée des collages photographiques qu’elle réalise ensuite en peinture. Ces associations d’images sont dictées par la forme, le mouvement, la tonalité et le hasard. Son traitement réaliste de la peinture contribue à perturber notre perception de l’objet connu ou usuel. Elle s’intéresse à la fluidité et au choc rendus possibles grâce aux juxtapositions d’images et de textures qui donnent l’impression d’un monde existant. Dans un esprit utopique, elle crée des rencontres improbables en concevant ce qui est irréalisable. Sa façon d’aborder la représentation tend vers une forme d’abstraction où les éléments sont considérés d’un point de vue strictement formel. Voilà ce qui anime sa production, quel que soit le médium. Elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives, entre autres à la galerie de la Fontaine des arts (2015), à la Galerie du Rift (2013), au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (2013) et à la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord dans le cadre de l’exposition collective Excès et désinvolture (2010). Elle a obtenu des bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Fonds des arts et des lettres de l’Abitibi-Témiscamingue. La Ville de Rouyn-Noranda lui a remis le Prix Artiste lors de la remise des Prix de la culture 2012.
La salle des turbines (Une scène statique, empreinte d’un potentiel d’action, de mouvement… le chaos est une éventualité)
2011
École primaire McCaig, Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier, Rosemère
Peinture et vernis acrylique, fibre de pin 5/8", roulements à billes, tiges d'acier 1/2"
Installations Média-Pub
Crédit photo : Brigitte Toutant
La conception de l’oeuvre Aléas aléatoires prend sa source dans le désir de faire écho à la vocation de l’endroit, à ceux qui y évolueront, ainsi qu’à l’environnement naturel généreux de la région. De fil en aiguille, quelques déclencheurs ont été présents tout au long de la réflexion de l’artiste dans la conception de l’oeuvre : une corde de bois (forêt), la cible de curling, les gouttelettes qui forment la glace, l’idée du parcours (tant de la pierre que de chacun d’entre nous) et l’horizontalité, l’idée du paysage et le mouvement, sous tous ses angles. Les rappels formels contenus dans la composition se répondent et en résulte une certaine fluidité; celle-là même de la pierre qui glisse sur la glace et celle de nos paysages que nous avons apprivoisés, en les expérimentant au quotidien. Ce même quotidien est représenté en trame de fond, telle l’histoire de chacun de nous. La partielle corde de bois prend visuellement un rôle singulier, selon la phase de la séquence où elle agit; chaque fois, elle évoque quelque chose de différent : de la neige sur la route, des reflets dans la forêt, des reflets dans le matin, des gouttes dans un pare-brise, etc. Cette oeuvre, à mi-chemin entre l’abstraction et la figuration, illustre une allégorie de circonstance : la municipalité a été formée par la forêt au même titre que les gouttes d’eau accumulées formeront la glace qui nous préoccupe. L’oeuvre se présente sur deux plans qui interagissent entre eux. Au premier plan, sur une trame en relief où les tranches de bûches se déploie de façon ajourée par-dessus le deuxième, soit un paysage séquencé qui prend la forme d’une longue bande panoramique. Ces deux niveaux de représentation complexifient notre lecture par leurs spécificités; la trame de bûches est organisée sur quatre niveaux de profondeur dans l’espace réel et le paysage est peint sur un support unidimensionnel où les jeux de profondeurs y sont représentés. Aléas aléatoires se veut une illustration poétique du quotidien, évoquant l’idée du cheminement et du temps qui passe.
L'artiste
Détentrice d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval à Québec (1997), Brigitte Toutant vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle crée des collages photographiques qu’elle réalise ensuite en peinture. Ces associations d’images sont dictées par la forme, le mouvement, la tonalité et le hasard. Son traitement réaliste de la peinture contribue à perturber notre perception de l’objet connu ou usuel. Elle s’intéresse à la fluidité et au choc rendus possibles grâce aux juxtapositions d’images et de textures qui donnent l’impression d’un monde existant. Dans un esprit utopique, elle crée des rencontres improbables en concevant ce qui est irréalisable. Sa façon d’aborder la représentation tend vers une forme d’abstraction où les éléments sont considérés d’un point de vue strictement formel. Voilà ce qui anime sa production, quel que soit le médium. Elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives, entre autres à la galerie de la Fontaine des arts (2015), à la Galerie du Rift (2013), au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (2013) et à la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord dans le cadre de l’exposition collective Excès et désinvolture (2010). Elle a obtenu des bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Fonds des arts et des lettres de l’Abitibi-Témiscamingue. La Ville de Rouyn-Noranda lui a remis le Prix Artiste lors de la remise des Prix de la culture 2012.
Aléas aléatoires (Illustration poétique du quotidien, évoquant l'idée du cheminement et du temps qui passe; l'histoire de chacun de nous.)
2011
Centre de curling multifonctionnel de Maniwaki
Peinture et vernis acrylique, panneaux de pvc 3/4", studs et tiges d'aluminium filetées, impression numérique collée et laminé anti-vandalisme fini satiné sur pvc 3/4" (tranches de bûches), cornière d'aluminium 1/8" (support et contour de l'oeuvre)
8173 mm x 1300 mm
Installations Média-Pub
Crédit photo : Brigitte Toutant
Situé à la jonction de la Baie-James et de la Baie d’Hudson, l’aérogare de Kuujjuarapik-Whapmagoostui dessert l’immense territoire du Nord-du-Québec depuis 2005. Pour les communautés inuit et crie qui vivent dans ce village nordique, la bernache du Canada est un oiseau mythique. Ses migrations du sud au nord et vice versa annoncent depuis toujours l’arrivée du printemps et de l’automne. La bernache est un symbole d’unité et d’entraide lors de son parcours avec sa formation en «V» pour couper le vent. L’oiseau en tête aide ainsi ses congénères à prendre du repos pendant un moment, avant de se relayer à tour de rôle. Dans la salle d’attente qui accueille les voyageurs locaux ou de passage, l’artiste a créé une œuvre aux lignes fortes et dynamiques. Elle a revêtu ses grandes oies sauvages d’un plumage aux couleurs vives, pareilles à celles des milliers de fleurs qui, au printemps, tapissent les sols pour un trop court moment. Jouant finement de la transparence du verre, l’œuvre rapproche deux réalités qui sont au cœur de la vie des populations inuit et crie du Nord-du-Québec. D’abord, la migration des bernaches, oiseau emblématique par excellence, dont les déplacements scandent les saisons. Puis, l’importance du transport aérien, lien nécessaire pour les humains dans cet immense territoire. Ample et généreuse, la composition s’inscrit parfaitement dans la salle d’attente de l’aérogare, qu’elle anime de ses couleurs vives et de l’effet de mouvement qui la traverse. L’œuvre Bernaches en vol fait partie des 50 pièces sélectionnées pour le document 50 ans d’intégration des arts à l’architecture, réalisé par le ministère de la Culture et des Communications du Québec paru en 2011.
L'artiste
D’origine crie et métisse, Virginia Pésémapéo Bordeleau est née en Abitibi-Témiscamingue en 1951. Elle est détentrice d’un baccalauréat en arts plastiques de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (1988). Poète, écrivaine et artiste multidisciplinaire, Virginia Pésémapéo Bordeleau développe à travers son œuvre un vocabulaire qui emprunte de la vision onirique, de l’intuition et de l’instinct. Sa pratique artistique est sensible dans laquelle famille, territoire, animaux mythiques et végétation forment un monde organique dans une énergie sans cesse renouvelée. Son travail a été présenté dans plusieurs expositions solos et collectives au Québec, au Canada, aux États-Unis, en France, au Mexique et au Danemark. En 2006, elle obtient le Prix à la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec en région et en 2012, elle remporte le Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue pour son recueil Le Crabe noir. Ses œuvres figurent au sein de diverses collections publiques et privées dont celle de Loto-Québec et de l’Assemblée des Premières Nations du Québec. En juin 2015, elle assurait le co-commissariat de l’exposition Dialogue 2 présentée au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda où elle y présentait en simultané le projet Le silence des ainés.
Bernaches en vol
2006
Aérogare Kuujjuarapik-Whapmagoostui, Kuujjuarapik
Verre laminé, vitrail
Fournier Gersovitz Moss et associés architectes
Lise Charland-Fravetti
Crédit photo : Maurice Achard
Le rapport que l’artiste entretient avec le paysage lui vient entre autres des nombreux déplacements effectués dans la région. En lien avec cette thématique, l’inspiration de cette œuvre provient en grande partie de la vocation du lieu, des usagers et de sa production. Circuler dans les arbres propose un regard de l’intérieur : le spectateur se retrouve dans le paysage. Être dedans, le plus possible, pour vivre l’expérience du moment, pour sentir la vibration des arbres, des feuilles, des couleurs. Cette idée d’être dans le paysage a conditionné la forme et l’exploitation de l’espace. L’utilisation de toute la hauteur et la largeur disponible dans la cage d’escaliers, du plancher au plafond et d’une fenêtre à l’autre, provoque ce rapprochement. Le palier qui sépare l’oeuvre provoque une montée et une descente dans le paysage. Et le peu de recul, lorsque positionné devant l’oeuvre, donne une autre lecture du mouvement et de la vibration dans le paysage. L`interaction des couleurs crée un mouvement d’avancée et de recul par endroits, suggérant la rencontre de l’été et de l’hiver, de la pluie et du soleil, presque sur un même plan. Les motifs dans les unités agissent parfois seuls et parfois en continuité. Ainsi, de son point de départ à son arrivée, par le transfert des couleurs, des motifs et des matériaux se sont cristallisés dans l’image. Une trame régulière reprend en partie celle des fenêtres adjacentes. Cette régularité est brisée par une seconde trame venant déconstruire cette dernière. Elle rappelle les routes, les lots, les maisons par une prise de vue aérienne du territoire. En laissant apparaitre le support du tableau, elle intègre le bois environnement dans l’architecture.
L'artiste
Titulaire d’un doctorat en esthétique et technologie des arts de l’Université de Paris VIII (1991), Rock Lamothe est professeur en arts plastiques à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) depuis 1981. Il fonde et dirige, entre autres, de 2000 à 2004 le baccalauréat interdisciplinaire en création visuelle à l’UQAT, formant de jeunes artistes de la relève. Ses œuvres oscillent entre l’illusion et la réalité, entre l’objectif et le subjectif, entre la figuration et l’abstraction. Depuis 2000, le paysage est une thématique récurrente dans son travail par la simplicité de son rapport à la vie et pour sa complexité interne lui permettant d’être en transformation continue. Il a présenté de nombreuses expositions individuelles et collectives au Québec et à l’étranger. Il a agi à titre de commissaire invité pour les expositions Les Cinq plaisirs capiteux (2009) et Excès et désinvolture (2010) présentées à Montréal ainsi que pour l’exposition MECHANTE PEINTURE (2012) présentée à L’Écart. La Ville de Rouyn-Noranda lui a remis le Prix Artiste lors de la remise des Prix de la culture (2009) et il a reçu le prix Membre à vie 2012 lors de la 12e remise des Prix d’excellence en arts et culture du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue pour souligner sa grande implication dans le milieu culturel régional. Ses œuvres figurent au sein de diverses collections dont celle de Loto-Québec. Une exposition d’envergure aura lieu en septembre 2015 dans les cinq Centres d’exposition de l’Abitibi-Témiscamingue afin de présenter en simultané plus d’une centaine d’œuvres des diplômés et chargés de cours de l’UQAT. Cette exposition vise à souligner la contribution du professeur Rock Lamothe dans le développement des arts visuels de l'Abitibi-Témiscamingue, et ce, depuis 35 ans.
Circuler dans les arbres
2010
Transport Québec, Bureau de district, Amos
Peinture sur bois
L’oeuvre intitulée Codex : La route d’eau réunit 3 tableaux de forme allongée qui se succèdent. De cette série surgit le ciel, la montagne qui borde Ville-Marie et ses alentours, et le champ en avant-plan. Dans celui-ci, apparaît des mots, parfois des phrases. L’ensemble est difficilement accessible à la compréhension, à l’image de l’enfant qui apprend à lire et qui ne possède pas encore toutes les données. Ce texte provient du codex historicus des frères Oblats et décrit l’école : « Aussi, dès 1939, sur ce coin de terre que les Oblats cultivaient depuis près de trois-quarts de siècle, à quelques pas de l’église paroissiale, s’élevait déjà un solide édifice de pierres des champs, beau granit à coloration variée, tiré de la ferme de l’école et des environs, confortable mais sans luxe, nous rappelant les anciennes demeures des grands domaines ruraux du pays de nos ancêtres. Les premiers élèves y entraient dès la fin du même automne, et dans la première semaine de décembre 1939 avait lieu l’inauguration officielle. » Incrustée dans le plancher de marmoléum de l’espace-carrefour de l’école, au pied de la montagne et la reflétant, une route d’eau nous mène, tel le lac Témiscamingue qui parcourt la région. Les oeuvres du mur circulaire de la tourelle constituent le lieu d’une mémoire. Ils encadrent la porte d’entrée. Inspirées des psautiers du Moyen Âge, ces boîtiers répètent les couleurs des tableaux de l’espace-carrefour. Un texte borde chacun des châssis et il nous parle du passé de ces lieux. « L’orateur, avec beaucoup d’intérêt et de piquant, nous raconte par le menu détail les hésitations du début pour le choix du site de l’édifice. Il nous rappelle que cette histoire est inscrite dans un manuscrit et placée dans une bouteille enfouie dans la maçonnerie près de la pierre angulaire de l’école. » Chacun des boîtiers contient trois miniatures gravées sur bois de bout d’érable. Les miniatures présentent le Père Jutras, le Père Martineau, le Conseil de la Ville de Ville-Marie, le Théâtre de la Crique en représentation, le dîner aux bines de l’Âge d’Or et un cours de culture maraîchère. Ces miniatures réfèrent à la Biennale Internationale d’Art Miniature, événement de prestige de la dernière décennie qui se tient dans ces lieux.
L'artiste
Originaire du Témiscamingue, Joanne Poitras vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle est détentrice d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (2005), C’est à travers l’estampe, la peinture, la sculpture et l’installation qu’elle explore la notion des territoires individuels et collectifs où elle questionne l’idée de l’humain, présente en toute chose à travers notre regard. Elle développe des dispositifs qui amènent le public à s'interroger sur l'oeuvre et sur le rapport qu'il peut entretenir avec elle. Elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives au Québec, au Canada et à l’étranger, notamment à la 8e Biennale du livre d’artiste à Arras en France (2012), au Yarmouth County Museum en Nouvelle-Écosse (2009) et au Belfast Festival at Queen’s en Irlande (2009). Elle a effectué diverses résidences d’artistes et a été récipiendaire de plusieurs prix et bourses. Elle est membre fondatrice de l’Atelier les Mille Feuilles, centre d’art imprimé à Rouyn-Noranda, et initiatrice de la Biennale internationale d’art miniature à Ville-Marie. Ses oeuvres figurent au sein de diverses collections publiques et privées, dont celles de Loto-Québec et Hydro-Québec. Depuis 2008, elle est chargée de cours au département des arts à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
joannepoitras.com
Codex : La route d’eau
1999
École Frère-Moffet, Ville-Marie
Acrylique sur bois récupéré, incrustation de marmoleum au sol, bois de bout gravés et peints, supports fabriqués en bois de grange polychrome et en poutres de LVL de bouleau provenant de Ville-Marie et de ses environs, à l’image de la structure de l’école.
Anne Larose, Groupe Conseil Artcad
Crédit photo : Jean Goulet
À travers l’oeuvre intitulée Convergence, l’artiste souhaitait évoquer l’essence du spectacle. Aux extrémités, on peut voir des angles droits qui suggèrent autant la scène que le cadrage cinématographique. À l’intérieur de cet espace de représentation, on retrouve un cercle, lieu cible de la présence scénique et symbole de l’espace-temps propre à la magie du spectacle. Les deux lignes diagonales suggèrent l’action dynamique de la prestation artistique. Elles sont porteuses d’éléments représentant les arts de la scène. D’un côté la musique et le chant, et de l’autre, la danse, le théâtre et le cinéma. La convergence de ces lignes propose une rencontre, celle des pratiques contemporaines métissées, comme celle de la rencontre entre l’art et le spectateur.
L'artiste
Née et résidant à Montréal, Carole Wagner a vécu 35 ans à Rouyn-Noranda. Elle est détentrice d'une maîtrise en arts visuels. Elle a présenté ses œuvres dans des expositions collectives et solos, tant en région qu’à l’extérieur. Elle a réalisé plusieurs œuvres publiques dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture et en commande privée.
Article Indice bohémien - Carole Wagner
Convergence
2005
Théâtre du Rift de Ville-Marie
Aluminium
Robert Bart architecte, Groupe Trame
Soudure Pro Mobile
3,32 m x 1,88 m x 15 cm
Crédit photo : Carole Wagner
La salle de spectacle du Théâtre Télébec étant située à l’intérieur de la Polyvalente le Carrefour, l’union, l’osmose, le mélange harmonieux de ces deux mondes (culturel et académique) ont retenu l’attention de l’artiste dans la réalisation de l’œuvre intitulée Élévation. Deux mondes distincts s’imposaient. Le monde matériel, physique de l’école, de la scène, et le monde immatériel des idées, de l’imaginaire, du temps. Culminant à près de 10 mètres de hauteur dans la cour arrière de l’école qui donne accès au Théâtre Télébec, cette première oeuvre d’intégration de l’artiste met en relation les univers culturel et scolaire en s’appuyant sur les notions d’élévation, de passage et de croissance. Trois longues tiges d’aluminium entrecroisées supportent et traversent une structure-maison sur laquelle repose un corbeau de bronze. Pour l’aspect scolaire : le volume en granite noir fait référence au passage des étudiants dans cette structure, au côté cartésien, droit, ordonné, aux planchers en tuiles, aux bureaux placés en rangées. Les tiges en aluminium représentent les gens, l’énergie, les différents parcours. Les mouvements partant du sol pour se diriger vers le haut, vers l’avenir. Le corbeau en bronze est utilisé comme symbole de protection et apporte une touche poétique en clin d’oeil à la richesse du patrimoine naturel de la région. Pour l’aspect des arts de la scène : l’ouverture dans le volume représente l’ouverture de la scène telle une fenêtre sur le monde, comme un petit théâtre, un lieu intime où il se passe quelque chose. Les tiges représentent quant à elles des faisceaux lumineux coniques partant du haut et se dirigeant vers le sol.
L'artiste
Né à Québec en 1955, Luc Boyer s’installe à Rouyn-Noranda en 1982. Il est détenteur d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval (1981) et a enseigné les arts plastiques au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue pendant plus de 20 ans. Depuis toujours, la forme, le mouvement, la matière et la nature orientent son travail en sculpture. La vulnérabilité et la précarité sont des thématiques qu’il explore en privilégiant les procédés d’assemblage dans la réalisation de ses sculptures. Qu’elles soient miniatures ou monumentales, permanentes ou éphémères, ses oeuvres sont le résultat d’un travail répétitif, brut et instinctif. Il a entre autres mis sur pied le concours provincial de sculpture sur neige de Rouyn-Noranda, il a été membre de jurys, reçu des prix et bourses, participé à des symposiums, à des résidences d’artistes et à des concours régionaux, provinciaux, nationaux et internationaux de sculpture sur neige. Son travail a été exposé au Québec, au Nouveau Brunswick, au Japon, en Belgique, en France et en Italie. Il participé à de nombresues exposition collectives et a notamment exposé en solo au Centre d’exposition d’Amos (2010) et à la Galerie du Nouvel-Ontario (1999). Il présentera son plus récent travail au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda en 2016.
lucboyer.ca
Élévation
2005
Polyvalente Le Carrefour, Théâtre Télébec Val d’Or
Aluminium, granite, bronze
Monette, Leclerc, Saint-Denis et associés, architectes
Crédit photo : Luc Boyer
L’envol est une sculpture monumentale servant à animer visuellement l’espace situé entre le mur de soutènement et l’entrée de l’édifice du CLSC de Témiscaming. S’insérant dans un cadre rectangulaire, elle reprend le cadre du bâtiment lui-même rectangulaire. Sa couleur rouge orangé s’harmonise aux couleurs des éléments métalliques du bâtiment tout en lui permettant de bien s’en détacher. Cette couleur apporte une complémentarité au paysage estival boisé environnant et ajoute une note vive au paysage hivernal. Dans une représentation stylisée près de l’abstraction géométrique, la forme de deux oiseaux est ramenée à l’essentiel. Ceux-ci se présentent à la verticale, ailes déployées prêts à l’envol. Les lignes obliques des ailes accentuent le dynamisme de ce mouvement virtuel. Le support tubulaire vertical figure la tête, le corps et la queue de l’animal. Placé de façon perpendiculaire, il permet d’élever les ailes et de renforcer l’effet d’envol. L’interception de la lumière solaire par la sculpture crée au sol des ombres qui transposent les formes sur un plan horizontal et simulent un mouvement de plein vol, déployant les ailes au maximum et les bougeant à mesure que le soleil se déplace.
Lieu : Centre de santé et de services sociaux de Témiscaming-et-de-Kipawa
Matériaux : Aluminium d’alliage
Architectes : Marcel Monette, firme Monette, Leclerc, St-Denis & Associés
Sous-contractant : J.Cossette, soudeur général
Dimensions : H 2.4m x L 3.4 m x P 1.2m
Crédit photo : Carole Wagner
L’oeuvre d’intégration Fluidité translucide occupe toute la partie supérieure du mur du comptoir d’accueil alignée avec la section supérieure de la paroi de verre de l’entrée du poste de la Sûreté. La conception de cette oeuvre prend sa source dans le désir de faire écho à la vocation de l’endroit, à ceux qui y évolueront, ainsi qu’à l’environnement naturel généreux de la région. Le paysage proposé est composé de différents points de vue qui se complètent et suggèrent un cheminement, un trajet. Cette vue panoramique apparaît à travers une trame de forêt en contre-jour qui agit de deux façon. La forêt suggère autant un filtre au-delà duquel on peut voir les choses, que la population – la communauté - au coeur de laquelle s’implante le service de proximité qu’offre la Sûreté. Les deux niveaux de lecture – la scène représentée et la trame de forêt - s’intercalent et interagissent, tout en transparence. L’image apparaît à travers une trame d’arbres, soit une forêt en contre-jour. Les taches lumineuses de cette trame ont été creusées dans le support pour créer une subtile texture. Un jus de couleur remplit ces cavités et voile partiellement la scène. Ces taches organiques, tout en transparence, rythment la composition et peuvent rappeler des reflets dans le verre, les gouttes d’eau ou des bulles d’air dans l’eau. La composition de l’oeuvre est chaude et lumineuse et l’éclairage dirigé vers l’oeuvre la réchauffe encore plus, tout en magnifiant ses particularités plastiques.
L'artiste
Détentrice d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval à Québec (1997), Brigitte Toutant vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle crée des collages photographiques qu’elle réalise ensuite en peinture. Ces associations d’images sont dictées par la forme, le mouvement, la tonalité et le hasard. Son traitement réaliste de la peinture contribue à perturber notre perception de l’objet connu ou usuel. Elle s’intéresse à la fluidité et au choc rendus possibles grâce aux juxtapositions d’images et de textures qui donnent l’impression d’un monde existant. Dans un esprit utopique, elle crée des rencontres improbables en concevant ce qui est irréalisable. Sa façon d’aborder la représentation tend vers une forme d’abstraction où les éléments sont considérés d’un point de vue strictement formel. Voilà ce qui anime sa production, quel que soit le médium. Elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives, entre autres à la galerie de la Fontaine des arts (2015), à la Galerie du Rift (2013), au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (2013) et à la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord dans le cadre de l’exposition collective Excès et désinvolture (2010). Elle a obtenu des bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Fonds des arts et des lettres de l’Abitibi-Témiscamingue. La Ville de Rouyn-Noranda lui a remis le Prix Artiste lors de la remise des Prix de la culture 2012.
Fluidité translucide
2012
Sureté du Québec, Poste de Ville-Marie
SignFoam, Stix apprêt adhérent, gesso, peinture et vernis acrylique, coin d’aluminium (support et contour de l’oeuvre)
H 650 mm x L 4030 mm
Crédit photo : Brigitte Toutant
Tout comme dans son travail en deux dimensions, le motif et la répétition se sont imposés naturellement dans la réalisation de cette première oeuvre extérieure pour l’artiste. Foisonnement prend la forme d’une surface vaguement rectangulaire, formée de 14 colonnes composées d’éléments à la forme de plectres qui agissent comme motif, répété à outrance et suggérant diverses références et de multiples niveaux de lecture. Pour la lecture de jour, un mouvement de paillettes suggère tantôt une étoffe, tantôt des écailles qui respirent, qui réagissent à un mouvement d’air. Comme si le son, une vibration, une activité, de l’intérieur du bâtiment, avaient une incidence sur cette ouverture suggérée, cette surface perméable, qui permet de laisser s’échapper une énergie de l’intérieur vers l’extérieur. Le motif est rythmé de façon à créer des zones d’ouvertures et tend à simuler des végétaux qui se plient au gré du vent. La lumière naturelle transforme notre perception de l’oeuvre et module le mouvement créé par l’organisation des éléments du motif en vague chatoyante. Les tiges et la structure qui supportent l’ensemble des paillettes sont peintes d’une teinte cuivrée pour se confondre avec la brique et donner l’impression que celles-ci flottent dans les airs. Ainsi, le mur de brique transparaît à travers ce rideau ajouré pour donner cette légèreté à l’oeuvre. Un mur acoustique qui laisse passer le mouvement, mais pas le son. Le mouvement créé par cette organisation matérialise une vague lumineuse qui se projette vers l’extension du bâtiment. De soir, avec l’éclairage unidirectionnel du haut vers le bas, nous sommes en présence d’un hybride de colonnes vertébrales et de chaînes d’ADN. Chacune des unités d’ADN, constituant une unité fonctionnelle, a pu se sectionner et acquérir le potentiel d’entrer en relation avec ses consoeurs. Les séquences formelles créent un rythme plus ou moins calculé et texturent, de façon aérée, le mur de la façade du bâtiment. Quant à la référence à la colonne vertébrale, on peut considérer les 14 colonnes de l’oeuvre à une communauté. Quatorze êtres humains qui se tiennent, droits, les uns à côté des autres, formant un tout, avec leurs ressemblances et leurs différences. La force du nombre prend son sens ici quand chacune des parties joue le rôle qui lui revient, l’ensemble en bénéficie et en résulte une forme d’harmonie, d’ordre, et par la force des choses, de foisonnement.
L'artiste
Détentrice d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval à Québec (1997), Brigitte Toutant vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle crée des collages photographiques qu’elle réalise ensuite en peinture. Ces associations d’images sont dictées par la forme, le mouvement, la tonalité et le hasard. Son traitement réaliste de la peinture contribue à perturber notre perception de l’objet connu ou usuel. Elle s’intéresse à la fluidité et au choc rendus possibles grâce aux juxtapositions d’images et de textures qui donnent l’impression d’un monde existant. Dans un esprit utopique, elle crée des rencontres improbables en concevant ce qui est irréalisable. Sa façon d’aborder la représentation tend vers une forme d’abstraction où les éléments sont considérés d’un point de vue strictement formel. Voilà ce qui anime sa production, quel que soit le médium. Elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives, entre autres à la galerie de la Fontaine des arts (2015), à la Galerie du Rift (2013), au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (2013) et à la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord dans le cadre de l’exposition collective Excès et désinvolture (2010). Elle a obtenu des bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Fonds des arts et des lettres de l’Abitibi-Témiscamingue. La Ville de Rouyn-Noranda lui a remis le Prix Artiste lors de la remise des Prix de la culture 2012.
Foisonnement (…et une vague qui nous dévoile son système.)
2011
Salle Félix-Leclerc de Val-d’Or, façade du centre culturel
Aluminium brossé 1/8", tige d'aluminium 3/4", tube d'aluminium 2 x 2", apprêt transparent, vernis satiné, 2 lampe linéaires de 12'
Installations Média-Pub
7308 mm x 2105 mm x 330 mm (plectres : 527 mm x 427 mm)
Crédit photo : Brigitte Toutant
Billy Diamond fut un chef Cri respecté. Il a été le leader des négociations pour l’entente de la Baie-James et la construction des barrages par Hydro-Québec. Il a aussi créé des compagnies et des organismes sociaux afin d’aider son peuple à entrer dans la modernité par l’éducation et le travail. Ce modèle a été la source d’inspiration de l’artiste pour l’élaboration de cette murale colorée où les éléments iconographiques se mélangent dans l’espace et le temps. L’œuvre qui se déploie en toute verticalité rend hommage au leader historique de la nation crie à laquelle l’artiste y trouve les mêmes origines.
L'artiste
D’origine crie et métisse, Virginia Pésémapéo Bordeleau est née en Abitibi-Témiscamingue en 1951. Elle est détentrice d’un baccalauréat en arts plastiques de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (1988). Poète, écrivaine et artiste multidisciplinaire, Virginia Pésémapéo Bordeleau développe à travers son œuvre un vocabulaire qui emprunte de la vision onirique, de l’intuition et de l’instinct. Sa pratique artistique est sensible dans laquelle famille, territoire, animaux mythiques et végétation forment un monde organique dans une énergie sans cesse renouvelée. Son travail a été présenté dans plusieurs expositions solos et collectives au Québec, au Canada, aux États-Unis, en France, au Mexique et au Danemark. En 2006, elle obtient le Prix à la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec en région et en 2012, elle remporte le Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue pour son recueil Le Crabe noir. Ses œuvres figurent au sein de diverses collections publiques et privées dont celle de Loto-Québec et de l’Assemblée des Premières Nations du Québec. En juin 2015, elle assurait le co-commissariat de l’exposition Dialogue 2 présentée au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda où elle y présentait en simultané le projet Le silence des ainés.
virginiapésémapéobordeleau.ca
Hommage à Billy Diamond
2013
Centre culturel Cri d’Oujé-Bougoumou
Peinture acrylique
Crédit photo : Norbert Lemire
Le plaisir enfantin de se retrouver dans une bibliothèque et de feuilleter un livre pour découvrir un monde de sensations inconnues et de liberté fut l’élément déclencheur pour l’artiste dans la réalisation de l’œuvre intitulée Inventer des mondes à soi. C’est par le jeu que l’enfant apprivoise l’espace, découvre le monde qui l’entoure et essaie de répondre à certaines questions existentielles. C’est donc sous forme de jeu que l’oeuvre a pris naissance. La bibliothèque est un musée de l’imaginaire tout en étant un éloge de l’écriture. Du dessin peuvent surgir les mots ou inversement les mots peuvent prendre forme à travers le dessin. Ce plaisir de la découverte ainsi que la tradition de l’établissement de l’école Abana ont amené l’artiste à créer trois iconographies distinctes : l’image gravée, la lettre gaufrée et l’habitacle. Un nombre incroyable de sujets et d’images tout aussi différents les uns des autres se retrouvent à l’intérieur d’une bibliothèque. Cette quantité incroyable d’informations est représentée à travers une série d’images hétéroclites. Chaque petite image gravée illustre une page d’un livre que l’on pourrait retrouver dans la bibliothèque. En créant ces petites estampes, l’artiste souhaite représenter cette croyance naïve que les enfants expriment lorsqu’ils feuillettent un livre. Cette multitude de petites gravures est ponctuée de signes représentant des lettres de l’alphabet grec. Certaines lettres étant les ancêtres de notre alphabet courant, ces symboles témoignent de l’histoire de l’écriture et de la mémoire de notre passé. Sous forme de jeu, les élèves sont invités à découvrir et associer une lettre avec les images créées. La lettre gaufrée est quant à elle une incitation à la recherche pour découvrir le pourquoi des choses. Et l’habitacle schématisé représente chacune des maisons de la municipalité de Normétal et leurs habitants, tandis que les petits cahiers symbolisent l’entraide sous tous ses aspects. Cette construction représente la transmission du savoir de génération en génération dans cette petite communauté où les rapports humains sont omniprésents. La bibliothèque de l’école Abana permet à chaque enfant de construire ses propres rêves. Elle est plus qu’une simple source d’informations, elle est un objet culturel qui se chargera de multiples significations au cours des années à venir et sera le témoin de l’effervescence culturelle qu’elle suscite.
L'artiste
Native de Joliette, Marilyse Goulet a résidé à Rouyn-Noranda durant quelques années et vit maintenant à Saint-Jérôme dans les Laurentides. Elle est diplômée en arts visuels (1999) et en enseignement des arts plastiques (1996) de l’Université du Québec à Montréal. Outre la gravure et l’estampe, elle utilise le dessin, l’infographie, la photographie, l’installation et l’art action pour faire resurgir les liens qui nous relient à notre environnement physique, historique et social. Fascinée par l’héritage culturel, elle questionne les relations qu’entretient l’humain avec la nature ainsi que la manière dont il conçoit et matérialise sa cohabitation avec elle. Son travail a été présenté dans de nombreux centres d’expositions et centres d’artistes au Québec et à l’étranger. Ses œuvres figurent au sein de diverses collections dont celles de Loto-Québec, d’Hydro-Québec et du Musée d’art contemporain des Laurentides. En novembre 2014, le Conseil de la culture des Laurentides en partenariat avec Télé-Québec lui remettait le Prix Excellence pour son exposition intitulée Manger nomade; l’art de manger un peu partout. Notons sa grande implication au sein de l’Atelier des Mille Feuilles de Rouyn-Noranda lorsqu’elle résidait en région. Très impliquée dans son milieu, elle siège depuis 4 ans au conseil d’administration de l’Atelier de l’Île de Val-David.
marilysegoulet.ca
Inventer des mondes à soi
2005
École Abana, pavillon Blanchet, Normétal, Commission scolaire du Lac Abitibi
Installation / murale intérieure
Monsieur Martin Saint-Denis, Monette Leclerc St-Denis et associés, architectes
Crédit photo :
L’ours guérisseur est une sculpture en granit située à l’extérieur de la clinique de santé de Mistissini. Il s’agit d’une mère ourse accompagnée de son petit, pour signifier l’importance de cet animal dans la tradition crie. Le corps de la mère ourse est scarifié d’inscriptions en syllabique, de mots et dessins à connotation sacrée et de symboles de guérison.
L'artiste
D’origine crie et métisse, Virginia Pésémapéo Bordeleau est née en Abitibi-Témiscamingue en 1951. Elle est détentrice d’un baccalauréat en arts plastiques de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (1988). Poète, écrivaine et artiste multidisciplinaire, Virginia Pésémapéo Bordeleau développe à travers son œuvre un vocabulaire qui emprunte de la vision onirique, de l’intuition et de l’instinct. Sa pratique artistique est sensible dans laquelle famille, territoire, animaux mythiques et végétation forment un monde organique dans une énergie sans cesse renouvelée. Son travail a été présenté dans plusieurs expositions solos et collectives au Québec, au Canada, aux États-Unis, en France, au Mexique et au Danemark. En 2006, elle obtient le Prix à la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec en région et en 2012, elle remporte le Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue pour son recueil Le Crabe noir. Ses œuvres figurent au sein de diverses collections publiques et privées dont celle de Loto-Québec et de l’Assemblée des Premières Nations du Québec. En juin 2015, elle assurait le co-commissariat de l’exposition Dialogue 2 présentée au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda où elle y présentait en simultané le projet Le silence des ainés.
L’ours guérisseur
2002
Unité de vie de Mistissini
Sculpture en granit
Crédit photo : Maurice Achard
L’œuvre réalisée pour la Maison Bon séjour de Gatineau s’inscrit dans la démarche de l’artiste axée sur les concepts de construction, de mémoire et de déconstruction. La mémoire, cette faculté de conserver et de rappeler des états, des sens passés et ce qui s’y trouve associé, se construit à l’aide d’images, de mots, d’objets, etc. La déconstruction est souvent amenée par la superposition et la juxtaposition d’images sur des plans différents. À travers l’œuvre La lumière, le vent, la danse…, les repères habituels pour la mise en place de l’espace sont détournés; l’illusion et la réalité se confondent. Seul le réseau personnel de liens et de sens qui nous habite rend possible la construction. L’artiste a imaginé une œuvre dont la thématique, la forme et la couleur peuvent aider les résidants à se resituer dans le connu. Il a choisi le thème du paysage pour cette œuvre qui se déploie du comptoir d’accueil jusqu’à la place publique, dans laquelle il utilise des murs, des piliers, des ouvertures. Le paysage ne sert pas ici d’objet de contemplation, il permet plutôt de faire vivre l’expérience du moment, pour sentir la vibration des feuilles en présence du soleil et du vent, pour sentir et toucher les matières et les textures.
L'artiste
Titulaire d’un doctorat en esthétique et technologie des arts de l’Université de Paris VIII (1991), Rock Lamothe est professeur en arts plastiques à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) depuis 1981. Il fonde et dirige, entre autres, de 2000 à 2004 le baccalauréat interdisciplinaire en création visuelle à l’UQAT, formant de jeunes artistes de la relève. Ses œuvres oscillent entre l’illusion et la réalité, entre l’objectif et le subjectif, entre la figuration et l’abstraction. Depuis 2000, le paysage est une thématique récurrente dans son travail par la simplicité de son rapport à la vie et pour sa complexité interne lui permettant d’être en transformation continue. Il a présenté de nombreuses expositions individuelles et collectives au Québec et à l’étranger. Il a agi à titre de commissaire invité pour les expositions Les Cinq plaisirs capiteux (2009) et Excès et désinvolture (2010) présentées à Montréal ainsi que pour l’exposition MECHANTE PEINTURE (2012) présentée à L’Écart. La Ville de Rouyn-Noranda lui a remis le Prix Artiste lors de la remise des Prix de la culture (2009) et il a reçu le prix Membre à vie 2012 lors de la 12e remise des Prix d’excellence en arts et culture du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue pour souligner sa grande implication dans le milieu culturel régional. Ses œuvres figurent au sein de diverses collections dont celle de Loto-Québec. Une exposition d’envergure aura lieu en septembre 2015 dans les cinq Centres d’exposition de l’Abitibi-Témiscamingue afin de présenter en simultané plus d’une centaine d’œuvres des diplômés et chargés de cours de l’UQAT. Cette exposition vise à souligner la contribution du professeur Rock Lamothe dans le développement des arts visuels de l'Abitibi-Témiscamingue, et ce, depuis 35 ans.
La lumière, le vent, la danse…
2004
CHSLD Maison Bon Séjour, Gatineau
Fibre de pin, plexiglass, verre laminé, peinture, vernis
Fortin Corriveau Salvail architecture & design
Crédit photo : André Paquin
La conception de cette oeuvre prend sa source dans le désir de créer un espace en trompe-l’oeil et de provoquer une distorsion entre notre perception de la structure architecturale réelle et celle d’un lieu, d’un contenu inventé. La salle des turbines est le résultat d’un assemblage d’éléments épars qui s’imbriquent les uns dans les autres où se côtoie plusieurs profondeurs de champs. Des contrastes sont créés entre les éléments nets et flous pour favoriser la fluidité du mouvement dans la composition de l’image et de l’espace représenté. À l’avant-plan de l’oeuvre s’impose une trame régulière de cercles dans un aplat de couleurs unies. Au deuxième, la scène représentée se dévoile à travers les cercles, comme s’il s’agissait du contenu d’un volume ajouré. L’oeuvre murale est intégrée sur les murs intérieurs à proximité de l’entrée du gymnase de l’école. Là où les choses prennent une tournure inattendue, c’est que 310 des 1 387 cercles, sont en fait des roulettes montées sur des roulements à billes permettant leur rotation. La représentation figurative peut être altérée si le spectateur décide d’agir sur l’image globale en tournant les pièces mobiles. Il est ainsi possible de « déconstruire » l'image en bougeant les roulettes. Des repères subtils sur chacune d’elles facilitent la remise en ordre de l'image. Dans la composition s’impose le chevauchement d’images et de perspectives, que ce soit pour suggérer de fausses profondeurs ou pour fondre des éléments entre eux. Cette scène statique est empreinte d’un potentiel d’action, de mouvement. L’idée de l’artiste était de mettre en scène le contexte d’aquarium, où se retrouve le chat (à la même échelle que le poisson), et où un ventilateur est susceptible de déplacer l’eau, ou l’air, et de rendre illisible le visage du chat… et où le chat peut s’animer… le chaos est espéré et laisse anticiper des résultats potentiels, imprévisibles.
L'artiste
Détentrice d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval à Québec (1997), Brigitte Toutant vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle crée des collages photographiques qu’elle réalise ensuite en peinture. Ces associations d’images sont dictées par la forme, le mouvement, la tonalité et le hasard. Son traitement réaliste de la peinture contribue à perturber notre perception de l’objet connu ou usuel. Elle s’intéresse à la fluidité et au choc rendus possibles grâce aux juxtapositions d’images et de textures qui donnent l’impression d’un monde existant. Dans un esprit utopique, elle crée des rencontres improbables en concevant ce qui est irréalisable. Sa façon d’aborder la représentation tend vers une forme d’abstraction où les éléments sont considérés d’un point de vue strictement formel. Voilà ce qui anime sa production, quel que soit le médium. Elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives, entre autres à la galerie de la Fontaine des arts (2015), à la Galerie du Rift (2013), au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (2013) et à la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord dans le cadre de l’exposition collective Excès et désinvolture (2010). Elle a obtenu des bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Fonds des arts et des lettres de l’Abitibi-Témiscamingue. La Ville de Rouyn-Noranda lui a remis le Prix Artiste lors de la remise des Prix de la culture 2012.
La salle des turbines (Une scène statique, empreinte d’un potentiel d’action, de mouvement… le chaos est une éventualité)
2011
École primaire McCaig, Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier, Rosemère
Peinture et vernis acrylique, fibre de pin 5/8", roulements à billes, tiges d'acier 1/2"
Installations Média-Pub
Crédit photo : Brigitte Toutant
Le cercle d’or est un assemblage pictural en transparence réalisé des deux côtés de l’imposte situé au-dessus de l’entrée principale de l’école Golden Valley de Val-d’Or. L’œuvre est donc visible de l’intérieur et de l’extérieur du bâtiment. Le cercle et la transparence sont les deux éléments-clés de ce bas-relief. Ils font référence à l’idée de rassemblement et de bonne entente des communautés qui anime la vie de l’école Golden-Valley. Cette idée apparaît fortement à travers les liens d’amitié que tissent les jeunes de l’école entre eux. Elle se traduit par la rencontre et la reconnaissance de l’autre et se concrétise par la transparence des relations, nécessaire à un échange véritable. Dans le processus de la réalisation de l’œuvre, les élèves de l’école ont été invités à mimer les gestes de l’amitié lors d’une séance de prises de vue vidéo organisée par l’artiste. Ces poses ont ensuite été transposées en silhouettes ornant l’œuvre circulaire. Les images capturées des élèves ont été intégrées à la surface qui est peinte à la pâte de marbre puis à l’acrylique et au crayon graphite sur les deux faces. Les silhouettes des élèves de l’école ont été gravées sur l’anneau qui orne désormais l’imposte de l’entrée de l’école de Val-d’Or. Comme autant de figures d’élèves de l’école, les images ont été intégrées à l’œuvre pour former un cercle.
L'artiste
Originaire du Témiscamingue, Joanne Poitras vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle est détentrice d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (2005), C’est à travers l’estampe, la peinture, la sculpture et l’installation qu’elle explore la notion des territoires individuels et collectifs où elle questionne l’idée de l’humain, présente en toute chose à travers notre regard. Elle développe des dispositifs qui amènent le public à s'interroger sur l'œuvre et sur le rapport qu'il peut entretenir avec elle. Elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives au Québec, au Canada et à l’étranger, notamment à la 8e Biennale du livre d’artiste à Arras en France (2012), au Yarmouth County Museum en Nouvelle-Écosse (2009) et au Belfast Festival at Queen’s en Irlande (2009). Elle a effectué diverses résidences d’artistes et a été récipiendaire de plusieurs prix et bourses. Elle est membre fondatrice de l’Atelier les Mille Feuilles, centre d’art imprimé à Rouyn-Noranda, et initiatrice de la Biennale internationale d’art miniature à Ville-Marie. Ses oeuvres figurent au sein de diverses collections publiques et privées, dont celles de Loto-Québec et Hydro-Québec. Depuis 2008, elle est chargée de cours au département des arts à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
Le cercle d’or/The Golden Circle
2010
École Golden-Valley, Val-d’Or
Anneaux d’aluminium, surface ronde en polycarbonate, acrylique, crayon graphite, pâte de marbre et vernis.
Josée-Anne Pronovost et Luc Fortin, architectes
Accès Industriel, Robert Lefloïc
Crédit photo : Arnold Zageris
Aylmer est située sur les rives de la rivière des Outaouais. Une marina importante qui dessert les plaisanciers de cet endroit et d’ailleurs. Le Centre l’Arrimage et la Commission scolaire des Portages-de-l’Outaouais ont des noms qui réfèrent au lieu où ils sont situés par l’utilisation du thème du bateau et de ses voiles. Cette thématique se poursuit dans l’oeuvre d’intégration de l’artiste Joanne Poitras intitulée Le point d’écoute. Celle-ci illustre quatre formes de voiles que le vent déploie dans plusieurs directions, en lien avec les différentes avenues que prennent les jeunes à la fin de leurs études. Les voiles sont fixées directement au mur du Centre l’Arrimage, qui devient en quelque sorte le navire. Le point d’écoute, situé aux angles inférieurs des voiles, unit ces dernières au bateau par une corde souple appelée l‘écoute. Seules les écoutes apparaissent dans l’installation pour le rôle qu’elles jouent en navigation. Elles servent à orienter les voiles et à conduire le navire vers sa destination. Elles sont souples et non fixes. Elles sont attachées au point d’écoute de la voile par un noeud de chaise et un noeud simple les retient à un oeillet vissé au mur du Centre. Les formes sont simplifiées, blanches et opalescentes. Les coins des voiles avec leurs points d’ancrage (le point de drisse, le point d’armure et le point d’écoute) et les écoutes sont peints de couleurs vives pour attirer l’attention et les mettre en évidence. Ce projet au mur est une image métaphorique qui réfère aux jeunes adultes qui fréquentent le Centre et à ceux qui les forment. Les voiles représentent les étudiants qui naviguent avec les vents, ce qui leur demande effort et engagement. Le voilier est le Centre l’Arrimage, qui sert de réceptacle à sa clientèle et qui l’aide à rejoindre d’autres rives. Les points d’ancrage ainsi que les écoutes sont les liens qui les unissent les uns aux autres. Pour une période donnée, leur vie est liée. On avance mieux sur les eaux de la vie lorsque l’on est à l’écoute. Certaines navigations ne peuvent se faire sans les attaches.
L'artiste
Originaire du Témiscamingue, Joanne Poitras vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle est détentrice d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (2005), C’est à travers l’estampe, la peinture, la sculpture et l’installation qu’elle explore la notion des territoires individuels et collectifs où elle questionne l’idée de l’humain, présente en toute chose à travers notre regard. Elle développe des dispositifs qui amènent le public à s'interroger sur l'oeuvre et sur le rapport qu'il peut entretenir avec elle. Elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives au Québec, au Canada et à l’étranger, notamment à la 8e Biennale du livre d’artiste à Arras en France (2012), au Yarmouth County Museum en Nouvelle-Écosse (2009) et au Belfast Festival at Queen’s en Irlande (2009). Elle a effectué diverses résidences d’artistes et a été récipiendaire de plusieurs prix et bourses. Elle est membre fondatrice de l’Atelier les Mille Feuilles, centre d’art imprimé à Rouyn-Noranda, et initiatrice de la Biennale internationale d’art miniature à Ville-Marie. Ses oeuvres figurent au sein de diverses collections publiques et privées, dont celles de Loto-Québec et Hydro-Québec. Depuis 2008, elle est chargée de cours au département des arts à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
Le point d’écoute
2003
Centre l’Arrimage à Aylmer, Gatineau
Acrylique et pâte de marbre vernis, polycarbonate découpé
H 150 x L 240 x P 2,5 cm
Anne-Lynn St-Cyr, architecte
Crédit photo : Jean-Yves Michaud
L’œuvre intitulée Les esprits gardiens s’inspire grandement des mats totémiques, cet objet monumental sculpté dans le bois rappelant un passé réel ou mythique et relatant l’histoire des communautés amérindiennes. Une légende abénaquise raconte que l’homme fut créé à partir de l’arbre. C’est dans cet esprit que l’artiste Virginia Pésémapéo Bordeleau a élaboré cette œuvre érigée à même les colonnes de soutien dans l’auditorium du musée. Les visages incrustés dans les mâts rappellent cette légende tout en devenant des esprits gardiens protégeant le Musée des Abénakis d’Odanak.
L'artiste
D’origine crie et métisse, Virginia Pésémapéo Bordeleau est née en Abitibi-Témiscamingue en 1951. Elle est détentrice d’un baccalauréat en arts plastiques de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (1988). Poète, écrivaine et artiste multidisciplinaire, Virginia Pésémapéo Bordeleau développe à travers son œuvre un vocabulaire qui emprunte de la vision onirique, de l’intuition et de l’instinct. Sa pratique artistique est sensible dans laquelle famille, territoire, animaux mythiques et végétation forment un monde organique dans une énergie sans cesse renouvelée. Son travail a été présenté dans plusieurs expositions solos et collectives au Québec, au Canada, aux États-Unis, en France, au Mexique et au Danemark. En 2006, elle obtient le Prix à la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec en région et en 2012, elle remporte le Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue pour son recueil Le Crabe noir. Ses œuvres figurent au sein de diverses collections publiques et privées dont celle de Loto-Québec et de l’Assemblée des Premières Nations du Québec. En juin 2015, elle assurait le co-commissariat de l’exposition Dialogue 2 présentée au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda où elle y présentait en simultané le projet Le silence des ainés.
Les esprits gardiens
2006
Musée des Abénakis d’Odanak
Pin rouge, acrylique, aluminium, pierres, bois, argile
Pierre Thibault, architecte
Crédit photo : Virginia Pésémapéo Bordeleau
Les fleurs en boutons est une œuvre qui s’inspire des fleurs qui poussent dans nos contrées. Éclatante lorsqu’elle est ouverte, la fleur en bouton attire peu notre attention. Or, c’est à ce moment de sa croissance que, dans ses replis de pétales qui lui servent de bouclier protecteur, elle se fabrique un avenir. La fleur sous cette forme construit ce qu’elle sera demain. Elle œuvre silencieusement pour ensuite s’ouvrir au monde. À travers cette œuvre d’intégration, l’artiste porte une attention particulière aux petites fleurs sauvages de nos champs et de nos forêts. Elles se sont adaptées à leurs milieux et ont développé des moyens de défense pour survivre. Elles sont si familières et si communes que nous les voyons à peine. L’artiste souhaitait leur donner de l’importance en les représentant de façon monumentale. Sans prétention, année après année, ces fleurs colorent nos vies. Il en est ainsi de la détermination des petites communautés qui, comme Bois-Franc et sa population, font que les régions du Québec existent et possèdent leurs propres couleurs.
L'artiste
Originaire du Témiscamingue, Joanne Poitras vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle est détentrice d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (2005), C’est à travers l’estampe, la peinture, la sculpture et l’installation qu’elle explore la notion des territoires individuels et collectifs où elle questionne l’idée de l’humain, présente en toute chose à travers notre regard. Elle développe des dispositifs qui amènent le public à s'interroger sur l'œuvre et sur le rapport qu'il peut entretenir avec elle. Elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives au Québec, au Canada et à l’étranger, notamment à la 8e Biennale du livre d’artiste à Arras en France (2012), au Yarmouth County Museum en Nouvelle-Écosse (2009) et au Belfast Festival at Queen’s en Irlande (2009). Elle a effectué diverses résidences d’artistes et a été récipiendaire de plusieurs prix et bourses. Elle est membre fondatrice de l’Atelier les Mille Feuilles, centre d’art imprimé à Rouyn-Noranda, et initiatrice de la Biennale internationale d’art miniature à Ville-Marie. Ses oeuvres figurent au sein de diverses collections publiques et privées, dont celles de Loto-Québec et Hydro-Québec. Depuis 2008, elle est chargée de cours au département des arts à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
joannepoitras.com
Les fleurs en boutons (Sauvage Lily dans la vallée et Lis I)
2003
Centre Donat-Hubert, Bois-Franc
Lithographie sur papier Mulberry encollée sur carton sans acide, cadre en bois, polycarbonate
Crédit photo : Joanne Poitras
Lieux d’apprentissages et de transmission du savoir et des connaissances… voilà ce qui tournait dans la tête de l’artiste, lors d’un passage en voiture dans les Laurentides. Les forêts de trembles ont agi en déclencheur, lui inspirant des réseaux nerveux, des neurones, des veines, ce qui permet la vie en fin de compte. Elle a alors pris conscience que tout ce qui est vivant est similaire formellement, des branches d’un arbre, ses racines, ses feuilles, aux pierres, avec tout ce qui les traverse, ainsi que nous, êtres humains, animaux, nous avons tous une trame semblable. Les souvenirs, les apprentissages, les expériences, les histoires et l’histoire, les relations, la transformation, l’évolution; voilà ce qu’évoque une bibliothèque et un musée pour l’artiste. Sa réflexion s’est poursuivie à travers des albums de photos de famille, à la recherche d’images prises sur le vif, empreintes de souvenirs et d’authenticité dont elle avait besoin pour représenter l’idée de la famille. L’artiste a arrêté son choix sur cet enfant, celui d’un cousin, qui regarde sa tante, dont on ne voit que le reflet lumineux des cheveux, et une partie du visage de son père qui vient fermer le triangle de cette interrelation, ce moment de complicité que l’artiste désirait magnifier. Elle a ensuite poussé ses recherches au niveau du grand format en complexifiant une trame de travail pour donner une texture à l’image représentée, tout en ajoutant au sens de l’oeuvre. La trame en creux et en tonalités modulées vient supporter son propos. L’arbre en filigrane de l’image de la famille suggère l’idée que ce noyau grandit et évolue. La famille est une entité à part entière et le fait de traiter les branches du contour de l’oeuvre en volumes matérialise cette évolution, au-delà du souvenir, et nous laisse espérer sa croissance à travers le temps. La trame de l’arbre, telle une dentelle, arbore des tonalités qui lui donnent tout autant de sens, tout en accentuant les couleurs de la scène représentée grâce à différents contrastes. Que l’on pense aux terminaisons nerveuses qui permettent les transactions intelligentes, on peut également voir les filons d’or dans le roc, les réseaux hydriques, les dessins créés par le givre dans nos fenêtres. Ce réseau de lignes dynamise l’oeuvre et la module d’un mouvement aléatoire, propre à l’essence de nos vies, l’irrégularité, l’inconnu. Pour encrer l’oeuvre située au haut du mur, elle a complété cette dernière en inversant la trame et en l’imprégnant, telle des racines, dans le verre prolongeant le mur au niveau du plancher. Ce rappel, qui sera en filigrane des gens qui circuleront dans la bibliothèque, constitue une transposition dans le réel de la scène peinte. L’authenticité du souvenir immortalisé que l’artiste propose surplombera l’histoire actuelle, celle qui se vit tous les jours.
L'artiste
Détentrice d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval à Québec (1997), Brigitte Toutant vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle crée des collages photographiques qu’elle réalise ensuite en peinture. Ces associations d’images sont dictées par la forme, le mouvement, la tonalité et le hasard. Son traitement réaliste de la peinture contribue à perturber notre perception de l’objet connu ou usuel. Elle s’intéresse à la fluidité et au choc rendus possibles grâce aux juxtapositions d’images et de textures qui donnent l’impression d’un monde existant. Dans un esprit utopique, elle crée des rencontres improbables en concevant ce qui est irréalisable. Sa façon d’aborder la représentation tend vers une forme d’abstraction où les éléments sont considérés d’un point de vue strictement formel. Voilà ce qui anime sa production, quel que soit le médium. Elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives, entre autres à la galerie de la Fontaine des arts (2015), à la Galerie du Rift (2013), au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (2013) et à la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord dans le cadre de l’exposition collective Excès et désinvolture (2010). Elle a obtenu des bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Fonds des arts et des lettres de l’Abitibi-Témiscamingue. La Ville de Rouyn-Noranda lui a remis le Prix Artiste lors de la remise des Prix de la culture 2012.
Lignes de vies
2008
Musée minéralogique et bibliothèque municipale de Malartic
Fibre de pin, peinture et vernis acrylique, colle industrielle
Crédit photo : Cyclopes
C’est à travers l’oeuvre Marguerite sur l’Harricana que l’artiste explore la symbolique de la marguerite. Il s’agit d’une oeuvre murale bi-dimensionnelle en deux parties produisant une marguerite en bouton et à l’éclosion. Chacune de ces fleurs est travaillée dans une forme longiligne. C’est l’illustration de la vie et de ses mystères. Le fond texturé prend l’apparence des différents éléments qui composent la vie en Abitibi. La marguerite symbolise le partage et le regroupement social et communautaire, caractéristiques des gens de la région.
L'artiste
Originaire du Témiscamingue, Joanne Poitras vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle est détentrice d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (2005), C’est à travers l’estampe, la peinture, la sculpture et l’installation qu’elle explore la notion des territoires individuels et collectifs où elle questionne l’idée de l’humain, présente en toute chose à travers notre regard. Elle développe des dispositifs qui amènent le public à s'interroger sur l'oeuvre et sur le rapport qu'il peut entretenir avec elle. Elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives au Québec, au Canada et à l’étranger, notamment à la 8e Biennale du livre d’artiste à Arras en France (2012), au Yarmouth County Museum en Nouvelle-Écosse (2009) et au Belfast Festival at Queen’s en Irlande (2009). Elle a effectué diverses résidences d’artistes et a été récipiendaire de plusieurs prix et bourses. Elle est membre fondatrice de l’Atelier les Mille Feuilles, centre d’art imprimé à Rouyn-Noranda, et initiatrice de la Biennale internationale d’art miniature à Ville-Marie. Ses oeuvres figurent au sein de diverses collections publiques et privées, dont celles de Loto-Québec et Hydro-Québec. Depuis 2008, elle est chargée de cours au département des arts à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
joannepoitras.com
Marguerite sur l’Harricana
1997
CHSLD Les Eskers d’Amos, Amos
Acrylique, tissus, cartons sur Crezon
H 250 x L 180 x P 20 cm
Les architectes Bart Carrier
Crédit photo : Sylvain Tanguay
Naître de la vague du Lac est une œuvre rendant hommage aux habitants qui, heureux, s’empressaient vers le quai et accueillaient les passagers du Météor. La seconde œuvre intitulée Du moonlight party à la croisière au clair de lune rend hommage aux ainés qui rêvent du jour où les croisières au clair de lune renaîtront de nouveau le long des côtes du grand lac Témiscamingue. Une visite approfondie du milieu, la rencontre de résidents de Ville-Marie et la lecture de documents historique, touristique et contemporain des lieux ont permis à l’artiste Chantal LeMay de privilégier deux dimensions ; physique et historique. Le majestueux lac Témiscamingue, la forêt enchantée et le Météor sont les thèmes qui ont inspiré la création des deux œuvres. Au début du siècle, la navigation était le seul moyen de communication de Ville-Marie et des environs avec le reste du monde. À une certaine époque, le Météor devient la pierre angulaire de toute la dynamique du milieu avec sa double vocation ; de communication et récréative. En été, le bateau rapportait deux fois par semaine le courrier, les nouveaux colonisateurs et les visiteurs. C’était un moment particulier de réjouissance que les habitants ne voulaient surtout pas manquer. La fin de semaine, le Météor servait de bateau de croisière au clair de lune et naviguait le long des rives québécoises. C’était le Moonlight party. Le Météor était un bateau à vapeur à deux ponts avec une grande salle et un piano. Les gens dansaient et admiraient le clair de lune sur le Lac du haut du pont supérieur. C’est la lecture d’une entrevue avec une Villemarienne née au début du siècle, Mme Isabelle Filteau, qui inspira la création de l’œuvre illustrant ce moment magnifique. Le souhait de cette dame pour l’avenir étant qu’il y ait de nouveau des croisières sur le lac Témiscamingue. Le lac est magnifique par son immensité, sa clarté, sa fraîcheur et sa superbe plage de petites roches rondes. Il est ouvert sur le monde avec ses rives québécoise et ontarienne de part et d’autre de son lit. Sur la peinture en fond de scène de l’œuvre figure une interprétation actuelle du lac. Les personnages sont gravés et colorés à grands traits dans le plexiglas et présentés sous forme figurative, et parfois suggestive. Des fantômes. Tout comme le Météor. Les plexiglas se superposent en suggérant des trainées de lumière. Même si le sujet tend vers une narration historique, le traitement des formes, des personnages et de la structure de l’œuvre rend son ensemble contemporain. La superposition par transparence des différentes scènes a comme effet de confondre l’ensemble des interventions formant ainsi une œuvre aux limites de l’abstraction. Des boîtes en bois massif sont encastrées en partie à l’intérieur du mur. Six petites boîtes les accompagnent dans lesquelles prennent place des gravures (matrices et images imprimées). Ces boîtes sont triangulaires et reprennent la forme architecturale de la porte d’arche du hall d’entrée du CLSC. Cette structure en dents de scie suggère une stylisation de la vague venue du Lac pour pénétrer l’édifice via l’œuvre et le plafond afin de se projeter sous forme d’un fort ressac s’élançant vers l’œuvre du 2e étage.
L'artiste
Native de Rouyn-Noranda, Chantal LeMay vit et travaille maintenant à Magog. Elle est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval à Québec (1983). L’estampe a toujours été le moteur de sa pratique artistique. Sa démarche en gravure s’exprime par le monotype qui allie estampe et peinture grand format. Sa pratique s’articule autour des thématiques d’enracinement, de dépouillement, d’attachement, de recherche d’équilibre dans l’instabilité, de relation avec les êtres et ce, à partir d’éléments inspirés de la nature. À partir de l’iconographie de la forêt, des arbres et du sous-bois, elle cherche à créer des univers subtils reliés aux particularités humaines. Son travail a été présenté dans plusieurs expositions solos et collectives au Québec, en Ontario, en France et en Italie, notamment au Musée Beaulne de Coaticook (2010). Entre 1984 et 1994, elle a présenté son travail en solo dans les 5 Centres d’exposition de l’Abitibi-Témiscamingue. Ses oeuvres figurent au sein de diverses collections publiques et privées dont celle du Musée Wilfrid-Laurier de Victoriaville et des Bibliothèques nationales du Québec et du Canada.
Naître de la vague du Lac
1990 (Installation :1991)
Centre de Santé Sainte-Famille de Ville-Marie
Située au rez-de-chaussée dans le hall d’entrée principale, face au lac Témiscamingue
112 po de largeur par 76 po de hauteur, 10 po de profondeur dont 7 po encastrée.
Du moonlight party à la croisière au clair de lune
1990 (Installation :1991)
Centre de Santé Sainte-Famille de Ville-Marie
Située au 2e étage, face au poste de garde, service de soins de courte durée
130 po de largeur par 60 po de hauteur, 5 po de profondeur
Boîtiers lumineux en merisier, plexiglas, estampes eaux-fortes (plaques et papiers), petites roches rondes de lac Témiscamingue, contreplaqué peint
Firme d’architecture Bart, Carrier et Gauthier, groupe Conseil Trame
Alain Beauchemin, menuisier de La Sarre
Crédit photo : Chantal LeMay
L’œuvre intitulée Paysage intime prend la forme d’une cloison élevée en bordure d’une salle d’attente du centre hospitalier. Axée sur la contemplation et l’apaisement, elle est en relation de complémentarité avec la vocation du centre hospitalier, où l’attente s’accompagne souvent d’un sentiment d’angoisse et d’inquiétude devant les aléas de la maladie. Son format évoque celui des représentations de paysage, tandis que ses qualités d’abstraction agissent comme autant de stimuli pour l’imagination, qui y trouve matière à évasion.
L'artiste
Titulaire d’un doctorat en esthétique et technologie des arts de l’Université de Paris VIII (1991), Rock Lamothe est professeur en arts plastiques à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) depuis 1981. Il fonde et dirige, entre autres, de 2000 à 2004 le baccalauréat interdisciplinaire en création visuelle à l’UQAT, formant de jeunes artistes de la relève. Ses œuvres oscillent entre l’illusion et la réalité, entre l’objectif et le subjectif, entre la figuration et l’abstraction. Depuis 2000, le paysage est une thématique récurrente dans son travail par la simplicité de son rapport à la vie et pour sa complexité interne lui permettant d’être en transformation continue. Il a présenté de nombreuses expositions individuelles et collectives au Québec et à l’étranger. Il a agi à titre de commissaire invité pour les expositions Les Cinq plaisirs capiteux (2009) et Excès et désinvolture (2010) présentées à Montréal ainsi que pour l’exposition MECHANTE PEINTURE (2012) présentée à L’Écart. La Ville de Rouyn-Noranda lui a remis le Prix Artiste lors de la remise des Prix de la culture (2009) et il a reçu le prix Membre à vie 2012 lors de la 12e remise des Prix d’excellence en arts et culture du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue pour souligner sa grande implication dans le milieu culturel régional. Ses œuvres figurent au sein de diverses collections dont celle de Loto-Québec. Une exposition d’envergure aura lieu en septembre 2015 dans les cinq Centres d’exposition de l’Abitibi-Témiscamingue afin de présenter en simultané plus d’une centaine d’œuvres des diplômés et chargés de cours de l’UQAT. Cette exposition vise à souligner la contribution du professeur Rock Lamothe dans le développement des arts visuels de l'Abitibi-Témiscamingue, et ce, depuis 35 ans.
Paysage intime
2003
Centre hospitalier et CLSC de Val-d’Or
Aluminium, verre laminé, plexiglas
Monette Leclerc St-Denis & Associés, architectes
Récit au fil de l’eau est un diptyque qui aborde la thématique de l’écriture. Autant l’argile gravée que les parchemins anciens font référence aux supports de l’écriture et en rappellent l’histoire. L’iconographie du paysage: eau, grève, paroi rocheuse et bateaux propose une évocation poétique de la présence de l’eau sur le territoire géographique et en conjonction avec les parchemins en suggère une narration intemporelle.
L'artiste
Née et résidant à Montréal, Carole Wagner a vécu 35 ans à Rouyn-Noranda. Elle est détentrice d'une maîtrise en arts visuels. Elle a présenté ses œuvres dans des expositions collectives et solos, tant en région qu’à l’extérieur. Elle a réalisé plusieurs œuvres publiques dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture et en commande privée.
Article Indice bohémien - Carole Wagner
Récit au fil de l’eau
2002
Bibliothèque de Rivière-Héva
Pierre, argile cuite, cuivre
Module 1 : 61 cm x 95 cm x 5 cm - Module 2 : 45 cm x 76 cm x 5 cm
Crédit photo : Carole Wagner
La conception de l’oeuvre Réflexions limpides prend sa source dans le désir de créer un paysage susceptible de faire voyager le regardeur dans des ambiances qu’il pourrait reconnaître. Celle-ci est intégrée sur le mur qui surplombe l’ouverture du passage faisant la liaison entre la cafétéria et la salle des dîneurs. Le format de l’oeuvre a été élaboré en vue de créer une bande horizontale qui tend à stabiliser notre regard parmi les différents éléments architecturaux composant l’espace. Le travail de collage photographique est toujours à la base du travail en peinture de l’artiste et cette oeuvre fait la suite de sa démarche artistique. Ses choix ont émergé d’une banque de photographies sur une table et de deux considérations : l’idée du paysage, vu le format horizontal, et le mouvement, sous tous ses angles. L’oeuvre prend la forme d’une ouverture suggérée telle une fenêtre sur un paysage que nous sommes en train de parcourir. L’oeuvre globalise chaque étape de notre périple en une seule image et nous propulse dans un monde qui se dévoile en vue panoramique. Les réflexions de différentes natures créent un parcours imaginaire, de l’intérieur vers l’extérieur et inversement. Le jeu d’échelles entre les scènes assemblées nous donne l’impression de tout faire en même temps, d’être partout à la fois. Des rappels formels, de tonalités et de réflexions accentuent la fluidité de la lecture, laquelle se fait en va-et-vient constants, tant dans l’horizontalité qu’en profondeur. On nage, on marche, on vole, on roule, on circule librement. En ce qui a trait aux tonalités, une gradation du chaud vers le froid fait évoluer l’oeuvre dans son contexte. Des petites touches d’orangé apparaissent tout au long de la composition en illuminant le paysage qui se décline en divers contrastes chaud/froid. Les couleurs de l’oeuvre font écho à celles qui se retrouvent dans le bâtiment; des reflets dans les fenêtres réelles sont rappelés dans la représentation; le blanc du jour dans les fenêtres est repris dans celle que constitue la toile, tout comme les zones sombres interagissent avec certains éléments des lieux dont le sol et la nuit.
L'artiste
Détentrice d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval à Québec (1997), Brigitte Toutant vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle crée des collages photographiques qu’elle réalise ensuite en peinture. Ces associations d’images sont dictées par la forme, le mouvement, la tonalité et le hasard. Son traitement réaliste de la peinture contribue à perturber notre perception de l’objet connu ou usuel. Elle s’intéresse à la fluidité et au choc rendus possibles grâce aux juxtapositions d’images et de textures qui donnent l’impression d’un monde existant. Dans un esprit utopique, elle crée des rencontres improbables en concevant ce qui est irréalisable. Sa façon d’aborder la représentation tend vers une forme d’abstraction où les éléments sont considérés d’un point de vue strictement formel. Voilà ce qui anime sa production, quel que soit le médium. Elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives, entre autres à la galerie de la Fontaine des arts (2015), à la Galerie du Rift (2013), au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (2013) et à la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord dans le cadre de l’exposition collective Excès et désinvolture (2010). Elle a obtenu des bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Fonds des arts et des lettres de l’Abitibi-Témiscamingue. La Ville de Rouyn-Noranda lui a remis le Prix Artiste lors de la remise des Prix de la culture 2012.
Réflexions limpides (Un paysage qui se dévoile tout d’un coup, de tout son long, peut susciter son parcours perpétuel)
2010
Pavillon d’accueil polyvalent, Corporation du Mont Vidéo, Barraute
Toile marouflée sur fibre de pin, peinture et vernis acrylique
Crédit photo : Brigitte Toutant
L’œuvre d’intégration intitulée Retour représente le lien chiasmique que partagent la matière, la nature et la vie. Dans le mot « retour », il y a l’idée de revenir à un état antérieur, qui peut sous-entendre un arrêt, une coupure, une pause dans un processus ou dans un cheminement. Il y a aussi l’idée de recommencement, de répétition. La sculpture extérieure, toute effilée et à la verticale, suggère la progression et le mouvement, et les lignes obliques situées dans la partie supérieure affirment un blocage, un temps d’arrêt dans ce mouvement. Elles dirigent le regard sur cet endroit précis. Limite entre les zones malade et en santé? Entre le matériel et l’immatériel? Entre le présent et l’avenir? Lieu précis de concentration de la recherche? Peu importe le sens qu’on lui donnera, le « retour » vers un nouveau monde ou vers la santé s’effectuera, qu’on le veuille ou non. On peut percevoir à travers l’oeuvre des références aux aiguilles, à des instruments chirurgicaux, au cellulaire, à la maladie, à des structures qui se développent, à des fibres musculaires, à l’humain, à l’ADN et l’idée de l’oxydation qui attaque le métal, tranquillement, tout comme la maladie qui gruge le corps humain. Une sculpture d’envergure qui se déploie devant l’Université McGill de Montréal.
L'artiste
Né à Québec en 1955, Luc Boyer s’installe à Rouyn-Noranda en 1982. Il est détenteur d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval (1981) et a enseigné les arts plastiques au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue pendant plus de 20 ans. Depuis toujours, la forme, le mouvement, la matière et la nature orientent son travail en sculpture. La vulnérabilité et la précarité sont des thématiques qu’il explore en privilégiant les procédés d’assemblage dans la réalisation de ses sculptures. Qu’elles soient miniatures ou monumentales, permanentes ou éphémères, ses oeuvres sont le résultat d’un travail répétitif, brut et instinctif. Il a entre autres mis sur pied le concours provincial de sculpture sur neige de Rouyn-Noranda, il a été membre de jurys, reçu des prix et bourses, participé à des symposiums, à des résidences d’artistes et à des concours régionaux, provinciaux, nationaux et internationaux de sculpture sur neige. Son travail a été exposé au Québec, au Nouveau Brunswick, au Japon, en Belgique, en France et en Italie. Il participé à de nombresues exposition collectives et a notamment exposé en solo au Centre d’exposition d’Amos (2010) et à la Galerie du Nouvel-Ontario (1999). Il présentera son plus récent travail au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda en 2016.
lucboyer.ca
Retour
2008
Université McGill, Complexe des sciences de la vie, Pavillon de recherche sur le cancer, Montréal
Acier doux oxydé
Hauteur 11 m
Crédit photo : Luc Boyer
L’oeuvre intitulée Sarabande se présente sous la forme d’une longue bande horizontale en relief, placée sur le mur courbe extérieur de la salle de spectacle Desjardins. Sur fond de cuivre, on y retrouve des éléments d’aluminium brossé qui, par leur aspect formel et leur relation dynamique de succession, évoquent la musique et la danse en référence au titre de l’oeuvre. Au niveau iconographique, ces arabesques suggèrent une écriture du son comme du geste, et les trouées qu’on y retrouve dirigent notre perception vers une figuration d’êtres et de masques faisant ainsi référence au jeu théâtral.
L'artiste
Née et résidant à Montréal, Carole Wagner a vécu 35 ans à Rouyn-Noranda. Elle est détentrice d'une maîtrise en arts visuels. Elle a présenté ses œuvres dans des expositions collectives et solos, tant en région qu’à l’extérieur. Elle a réalisé plusieurs œuvres publiques dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture et en commande privée.
Article Indice bohémien - Carole Wagner
Sarabande
2003
Salle de spectacle Desjardins, Polyno La Sarre
Contreplaqué LVL, feuilles ce cuivre et d’aluminium
Guy Leclerc architecte, Groupe conseil Artcad
Soudure Pro mobile
45 cm x 12 m x 10 cm
Crédit photo : Carole Wagner
Bite the Building – littéralement « mordre l’immeuble » – est issu du projet Can I Take a Picture of You présenté lors d’une résidence d’artistes franco-canadiens à Winnipeg. Après avoir obtenu un portrait des gens de la rue, l’artiste retourne sa caméra pour y superposer un détail de la ville. L’aléatoire combiné au recensement permet à l’artiste de faire exploser les conventions de la photographie et de restituer à partir d’une intuition primitive une vision dynamique du monde.
Bite the Building inverse la notion de paysage. C’est l’être humain qui enveloppe la ville, qui la définit. Le geste rebelle d’ouvrir grand la bouche devant la caméra devient l’acte de mordre dans l’espace urbain.
L’artiste
Originaire de La Sarre, Christian Leduc est actif sur la scène artistique régionale, nationale et internationale depuis l’obtention d’un diplôme d’études collégiales en photographie au Cégep du Vieux-Montréal en 1999. Il est partie intégrante d’une relève dynamique qui anime l’Écart.. . lieu d’art actuel à Rouyn-Noranda, dont il a été coordonnateur administratif.
Ce jeune artiste multiplie les interventions inventives avec des projets comme Atchoum! (saisir en photo le faciès de gens lors de l’éternuement), C’est parce que je saute que je suis un kamikaze (Festival de théâtre de rue de Shawinigan), À l’aveuglette (diriger une équipe d’apprentis photographes non-voyants). Ses oeuvres font partie des collections de la Art Colle de Sergines (France) et du Museo de Collage de Cuernavaca (Mexique). En 2002 et 2003, il a également participé en tant qu’auteur à quatre pièces de théâtre.
Christian Leduc
Bite the building
Photographie
Tirage Lambda laminé sur carton mousse
61 cm X 61 cm
2003
Aluminium et cuivre
Centre Dave-Keon, Aréna IAMGOLD
Architectes Bart, Fortier, Gauthier et Associés / Groupe Conseil Trame Inc.