De la mémoire à l’envol – Joëlle Morosoli

De la mémoire à l’envol est une œuvre éclatée en deux lieux : une œuvre/verrière intérieure qui invite les résidents à sortir dans le jardin pour découvrir une sculpture/jardin qui se veut un point de ralliement. L’œuvre est composée de trois éléments sculpturaux, tous constitués de tubes métalliques assemblés.

L’artiste a retenu de la Maison PIE XII qu’elle a pour résidents les pionniers de l’Abitibi confrontés à des conditions de vie âpres. Par leur travail acharné, ces bâtisseurs ont créé une terre d’avenir pour leurs descendants, en exploitant les ressources naturelles : les minerais, la forêt, l’agriculture et l’eau. Enchevêtrés sur le treillis, des fils de couleur représentent ces ressources ; couleur de blé pour l’agriculture, verte pour la forêt, bleu pour l’eau et or pour la richesse du sous-sol.

Par ses tiges entremêlées aux couleurs symbolisant ces quatre axes économiques, la sculpture extérieure rappelle ce tissu social à la manière d’une courtepointe déposée sur les ailes d’un huard en plein vol. Le corps de l’oiseau est prolongé au sol par une courtepointe minéralogique. Par définition, la courtepointe est le résultat d’un travail communautaire et, pour l’artiste, ce travail demeure une réalité de la région et une valeur mise de l’avant par le personnel de la résidence.

À l’intérieur, la même structure tissée se déploie comme une aile d’oiseau et crée une voûte protectrice au-dessus des résidents et des visiteurs. Le moteur entraine un mouvement de va-et-vient de la sculpture intérieure, mouvement qui renvoie au rythme de la nature et de la vie. L’aile qui traverse la vitre comme une flèche signalétique invite les résidents à sortir dans le jardin et à se diriger vers la sculpture.
La sculpture/verrière voulant jouer de la lumière et du mouvement pour insuffler une sensation de liberté et d’innovation, la sculpture/jardin se veut davantage un lieu de rassemblement sous lequel l’on peut s’assoir et converser.

L’artiste

Titulaire d’un doctorat de l’Université Paris 8 en Esthétique, sciences et technologie des arts, Joëlle Morosoli élabore des sculptures en mouvement depuis plus d’une vingtaine d’années.

En collaboration avec Rolf Morosoli, elle a réalisé une trentaine d’expositions solos et vingt-cinq œuvres publiques. Parmi les expositions collectives, nommons, celles au Centre Georges Pompidou à Paris et à l’Expo nationale Suisse de 2002.

Cofondatrice de la revue Espace, elle a été adjointe à la direction durant une dizaine d’années. Elle publie en 2007 un essai intitulé L’installation en mouvement Une esthétique de la violence aux Éditions Art Le Sabord.

Elle a remporté le 2e prix Robert-Cliche pour le roman Le sablier de l’angoisse en 1986, a publié une fiction Le ressac des ombres à l’Hexagone et un recueil de poèmes Traînée rouge dans un soleil de lait aux Éditions Naaman. Depuis 1998, Joëlle Morosoli enseigne au département d’arts visuels et d’histoire de l’art du cégep de Saint-Laurent.

Mouvement de détente – Mario Merola

De la mémoire à l’envol

Maison Pie XII
Technique mixte
Tubes en inox, granit, mécanisme, moteur
2006